(C.C.) Le CPQ (Conseil du patronat du Québec) a rencontré vendredi dernier le ministre des Finances du Québec, M. Eric Girard, dans le cadre des consultations prébudgétaires. Son président-directeur général, M. Yves-Thomas Dorval, a fait valoir notamment les enjeux et les défis économiques de la province et des employeurs québécois, et plusieurs initiatives que le gouvernement pourrait mettre en place afin de poursuivre la création de richesse au bénéfice de l’ensemble des citoyens.

 

« Le vieillissement démographique, les évolutions technologiques, les incertitudes du marché mondial ainsi que les changements climatiques font maintenant partie de notre réalité et nous devons tout faire pour transformer les défis économiques engendrés en occasions d’affaire à saisir », affirme M. Dorval.

 

Lors de la rencontre, le CPQ a proposé au gouvernement d’investir dans cinq domaines en particulier par le biais de différentes mesures, ci-dessous mentionnées.

 

Main-d’œuvre : le défi économique numéro un

L’intervention du gouvernement dans ce domaine est essentielle. En priorité, le CPQ rappelle l’importance de valoriser la Stratégie nationale sur la main-d’œuvre (SNMO) laquelle, rappelons-le, émane d’un consensus des partenaires du marché du travail et dont l’objectif est notamment de créer un environnement favorable à l’obtention des compétences requises et tirant profit des nouvelles conditions du marché du travail; avec le financement prévu de 1,34 G$ qui pourrait être bonifié.

 

En plus de l’action sur notre système d’éducation et de formation, il faudrait faciliter l’intégration des nouveaux arrivants au marché du travail et des bassins de travailleurs qui demeurent sous-représentés, comme les personnes en situation de handicap ou issues des communautés autochtones et encourager le prolongement de la vie active des travailleurs de 55 ans et plus.

 

Fardeau réglementaire des entreprises et législation du travail

La nouvelle Loi sur les normes du travail (LNT) vient alourdir davantage le fardeau règlementaire et législatif des employeurs. Le CPQ demande au gouvernement de prendre conscience de cette réalité et d’agir en conséquence pour ne pas mettre à risque leur compétitivité.

 

L’organisme demande aussi de s’assurer que la prochaine réforme des deux lois sur la santé et sécurité du travail n’introduise pas de nouvelles obligations créant un autre déséquilibre pour les employeurs. Il invite aussi le gouvernement à revoir la fiscalité des entreprises et les taxes sur la masse salariale.

 

Capacité des entreprises à innover, à croître et à diversifier leurs marchés

Le gouvernement devra traduire en soutien concret sa volonté de permettre aux entreprises de croître et se développer dans un environnement concurrentiel et en changement par le biais de mesures favorables à l’entrepreneuriat, à l’innovation à la diversification et à l’accompagnement. Comme la réalité de chacun des secteurs économiques est différente, le CPQ propose une approche agile permettant d’utiliser les outils les mieux adaptés selon la situation - subventions, crédits d’impôt, nouveau mandat d’Investissement Québec.

 

Infrastructures et agilité de l’État

Le gouvernement doit prévoir des mesures favorisant la modernisation de l’État afin de se donner les moyens d’être plus efficaces tout en améliorant la productivité de la fonction publique. À ce chapitre, le CPQ a fait plusieurs propositions, dont des investissements ciblés, prévisibles et suffisants en infrastructures technologiques et de transport. Pour ce qui est de la santé, il doit également libérer le potentiel de l’innovation et optimiser l’apport de chacun des acteurs des secteurs public et privé.

 

D’ailleurs, le CPQ aimerait participer à une réflexion plus poussée quant aux solutions relatives aux soins de longue durée. Par ailleurs, le gouvernement doit aussi continuer de reconnaître l’autonomie et le dynamisme économique des municipalités tout en garantissant des initiatives adaptées aux besoins de développement local et misant sur la collaboration avec le secteur privé.

 

Économie verte et lutte aux changements climatiques

À l’instar du virage numérique, le CPQ estime que le Québec doit réussir son virage vers une économie sobre en carbone. Pour réussir cette transition et pour saisir un maximum d’occasions, il faut des outils fiscaux, réglementaires, financiers et sociaux pertinents et structurants. À cet égard, le CPQ propose d’engager le Québec dans l’élaboration d’un plan climat 2030 tout en poursuivant la mise en œuvre de la Politique de mobilité durable 2030 et en réformant le Fonds vert au profit de la transition et de la transformation de nos industries.

 

« Se donner les moyens de rester compétitif et de s’adapter rapidement aux changements, doivent être les lignes directrices du prochain budget. Les profondes mutations que subit le système économique demandent que nous exigions des mesures concrètes de la part de nos élus, et le CPQ espère que le nouveau gouvernement tiendra compte des besoins des employeurs », de conclure, M. Dorval.

 

Les propositions du CPQ sont directement inspirées par sa plateforme économique 2018-2021 « s’allier pour la prospérité ! »

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