(R.I.) « La nouvelle structure salariale dans le secteur public, entrée en vigueur le 2 avril dernier, a des effets néfastes pour plusieurs professionnels des cégeps, qui subissent une dévalorisation de leur emploi. Ceci n'augure rien de bon pour l'attraction de nouveaux talents et la rétention des employés actuels. »

 

La présidente de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Suzanne Tousignant, déplore que depuis le 2 avril, plusieurs professionnelles et professionnels des cégeps se voient imposer un gel salarial pour faire suite à la diminution de la rémunération liée à leur emploi.

 

« La nouvelle structure salariale brime financièrement plusieurs professionnelles et professionnels dont les échelles salariales de leurs emplois ont été dévalorisées. Il faudra absolument rétablir la compétitivité des salaires des professionnels dans les cégeps si l'on veut pouvoir recruter des candidates et candidats, notamment de nouveaux conseillers pédagogiques qui proviennent généralement du milieu de l'enseignement », explique Suzanne Tousignant.

 

Cette dernière ajoute que la négociation qui débute sera l'occasion de s'entendre et de régler ces problèmes criants pour l'avenir des cégeps. « La FPPC-CSQ fera de nombreuses propositions en ce sens, dans les prochains mois, pour l'ensemble des corps d'emploi à la table de négociation », précise-t-elle.

 

Une rétrogradation qui coûte cher

La présidente de la FPPC-CSQ souligne également un autre travers de la nouvelle structure salariale.

 

« Certains professionnels d'expérience du réseau gagnent un salaire inférieur à celui qu'ils gagneraient s'ils étaient nouvellement embauchés. En effet, à la suite de l'intégration aux nouvelles échelles salariales, plusieurs professionnelles et professionnels ont été rétrogradés d'un ou de plusieurs échelons, ce qui a eu pour effet de rompre le lien entre leur expérience et leur formation reconnues et leur place dans la progression des salaires », mentionne Suzanne Tousignant.

 

Une erreur de calcul à corriger

Comme si ce n'était pas suffisant, il faut aussi ajouter aux problèmes engendrés par la nouvelle structure salariale une erreur de calcul faite dans les cégeps, qui utilisent une nouvelle formule unifiée afin de déterminer le salaire annuel du personnel professionnel.

 

« Cette nouvelle façon de faire ne respecte pas la convention collective des professionnels. Des griefs ont déjà été déposés et de nombreux autres sont actuellement en préparation afin de faire corriger la situation. Les professionnels au sommet de leur échelle de traitement perdent en moyenne près de 300 dollars par année avec cette nouvelle façon erronée de calculer les salaires. C'est une situation qui ajoute une autre dévalorisation salariale à la triste situation actuelle », dénonce la leader syndicale.

 

Le gouvernement doit intervenir

La présidente de la FPPC-CSQ, qui complète actuellement une tournée nationale des 35 syndicats affiliés, affirme que « les professionnelles et professionnels des cégeps demandent au gouvernement de corriger les injustices actuelles et d'accorder à tous les professionnels des cégeps la reconnaissance qu'ils méritent. Si un réseau collégial de qualité est une priorité pour le gouvernement, il doit inclure les conditions de travail du personnel professionnel dans ses réinvestissements. La FPPC-CSQ n'acceptera rien de moins ».

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