(LAG) Pas question de revenir à l’époque de l’austérité budgétaire promet le ministre des Finances même si un déficit de l'ordre de 12 à 15 milliards $ est à prévoir cette année.

 

« Je peux garantir ça », a déclaré Eric Girard lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, hier.

 

Le ministre refuse de répéter « ce qu'on a tous vécus » sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard. « C'est les deux premières années du gouvernement précédent, avec des chaînes devant les écoles et un taux de croissance des dépenses de 1 %. On a eu ça pendant deux ans, au Québec, et puis c'est ça, la définition de l'austérité. »

 

Eric Girard croit cependant à un retour à l'équilibre budgétaire d’ici trois à cinq ans en raison de « la plus grande récession » depuis la Deuxième Guerre mondiale.

 

« Nous nous sommes engagés à ne pas augmenter l'impôt des particuliers, la taxe de vente du Québec et l'impôt des corporations. Il n'est pas question d'augmenter le fardeau fiscal des Québécois pour revenir à l'équilibre budgétaire », promet-il de nouveau.

 

Pour un retour à la normale, « un indicateur de bon travail, c'est si nous ramenons le PIB nominal du Québec en décembre 2021 au niveau où il était en décembre 2019. Si le rebond de 2021 et la deuxième moitié de 2020 compensent pour la chute du deux mois où nous avons fermé 40 % de l'économie, on sera en bonne posture », croit-il.

 

Concernant la possibilité d’une deuxième vague du virus, « si on est mieux préparés ou la deuxième vague est moins forte, on aura des bonnes nouvelles. Il y a la possibilité de trouver un remède, éventuellement, il y aura un vaccin, mais c'est certain qu'il y a de l'incertitude », dit le ministre des Finances.

 

Pour le moment, l’important c’est d’aider les Québécois et les entreprises, dit-il. « C'est maintenant qu'il faut stimuler les infrastructures, pour les deux prochaines années. C'est maintenant qu'il faut aider fiscalement. C'est maintenant qu'il faut faire de l'aide directe aux entreprises. C'est maintenant qu'il faut aider les secteurs en difficulté. Je ne suis pas pour faire une baisse d'impôts dans trois ans, là. C'est maintenant que les propriétaires immobiliers ont des difficultés », insiste-t-il.

 

Une centaine d’experts

Le portrait de l’état des finances publiques en date du 9 juin sera présenté comme convenu le 19 juin. Une équipe de 120 économistes du ministère y travaille, signale le ministre.

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