(C.C.) L'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) exige la tenue de consultations publiques au sujet du projet de loi 5, déposé hier matin par le ministre de l'Éducation. À cet effet, elle en appelle du souhait plusieurs fois exprimé par le gouvernement de se montrer à l'écoute de la population.

 

« Nous partageons l'objectif du gouvernement d'offrir les meilleurs services aux enfants, c'est même la raison d'être de notre réseau, a déclaré Geneviève Bélisle, directrice générale de l'AQCPE. Loin de vouloir ralentir, nous voulons accélérer l'amélioration de la qualité éducative pour un développement optimal de tous les enfants. Nous voulons agir tôt, d'ailleurs bien avant l'âge de 4 ans; mais aussi nous voulons agir bien, et c'est là où le bât blesse avec le risque des décisions politiques hâtives », a ajouté Mme Bélisle.

 

La qualité éducative

Or, alors que les critères de qualité éducative sont connus et validés scientifiquement, il n'existe actuellement aucune confirmation que les maternelles 4 ans offrent tout ce qui est essentiel au développement optimal des enfants de cet âge. Bien au contraire, les recherches tendent à démontrer que celles-ci présentent des lacunes importantes, alors même qu'elles cherchent à combler des besoins criants chez des enfants particulièrement vulnérables.

 

Ces considérations hautement préoccupantes s'ajoutent au fait que de nombreuses voix s'élèvent, notamment au sein du réseau des établissements scolaires, pour remettre en doute la faisabilité de l'implantation générale et universelle des maternelles 4 ans. La surpopulation dramatique des écoles, en particulier dans les grands centres urbains, de même que le manque criant de professeurs, est déjà un problème majeur sans qu'on ne vienne en plus y rajouter des classes de maternelles 4 ans.

 

Le choix des parents

Quant à ce que la population désire, et plus particulièrement les parents, il est loin d'être évident qu'elle considère essentielle l'implantation des maternelles 4 ans universelles. En effet, lorsqu'on demande aux parents où va leur préférence à coût et accès égal, 49 % des parents disent préférer le CPE pour leur enfant de 4 ans, contre 19 % qui affirment préférer la maternelle pour les 4 ans, selon un récent sondage Léger. Soulignons par ailleurs que 51 % des parents considèrent que le CPE représente ou incarne le mieux la qualité, contre 6 % pour les maternelles 4 ans.

 

« Le gouvernement doit prendre acte de ces résultats, a affirmé Mme Bélisle. Il s'appuie sur la liberté de choix des parents pour justifier sa décision d'offrir la maternelle 4 ans partout sur le territoire, de façon universelle. Or, ce choix ne pourra s'exercer si on ne poursuit pas le développement du réseau des CPE. On constate des résultats du sondage que le seul obstacle à la fréquentation d'un CPE est le manque de places. D'ailleurs, nous sommes consternés de constater que le concept de complémentarité avec notre réseau a été évacué du projet de loi », a précisé Mme Bélisle.

 

Devant l'urgence d'agir, l'AQCPE encourage la société civile à se mobiliser autour de forums d'échanges pour faire connaître les enjeux associés au projet de la maternelle 4 ans universelle mais aussi les pistes de solutions pouvant favoriser l'atteinte de notre objectif commun : la réussite éducative de tous les enfants.

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Rappel : Au début d’un article (LCP) signifie que c’est un texte signé Le Courrier parlementaire© et (LAG) annonce un texte de L’Actualité gouvernementale©. Au début d’un article (C.C.) et à la fin de l’article -/-/-/-/-/- indiquent un copié-collé que nous avons repris intégralement.