(LCP) Fait rare, le premier ministre a fait adopter une motion à l’unanimité, hier, juste avant la période de questions, pour que l'Assemblée nationale exprime sa profonde solidarité et son soutien envers toutes les personnes affectées par les conséquences de la crue printanière au Québec.

 

Bien que sa priorité à court terme soit de s’occuper des sinistrés, François Legault pense déjà à la suite des choses et réunira le secrétaire général du gouvernement, les ministres concernés pour se donner une stratégie à long terme.

 

« Il faut effectivement se poser des questions sur la définition des zones inondables. Il faut aussi, et puis on a commencé à le faire avec un nouveau programme, mettre en place des incitatifs pour que certaines personnes qui sont appelées à être inondées à répétition puissent envisager de déménager », précise-t-il.

 

« Donc, il faudra être capable d'analyser tout ça avec les municipalités, avec les MRC, avec la Sécurité publique, avec le ministère des Transports, donc tous les ministères qui sont concernés. C'est ce qu'on fera. On fera un post-mortem dans les prochains mois. On essaiera d'être prêt pour le printemps 2020. »

 

Concernant l'aide à la relocalisation, le premier ministre dit comprendre les enjeux auxquels font face les municipalités en termes de recettes fiscales. « On est en train de regarder comment on peut répondre à ces enjeux », dit-il.

 

« Maintenant, pour ce qui est du 200 000 $ plus 50 000 $ pour le terrain, ça représente à peu près la valeur moyenne des maisons. Je pense que c'est raisonnable de demander aux contribuables de payer jusqu'à 250 000 $, mais au-dessus de ça, il faudra que ça soit les individus qui paient », prévient le premier ministre.

 

François Legault rappelle aussi qu’un nouveau programme fixe un maximum de 100 000 $ cumulatifs de dédommagement pour les sinistrés à travers les années. « Ça veut dire que les personnes qui refuseront de déménager, à un moment donné, les réparations, quand ils vont avoir atteint le maximum de 100 000 $, ne recevront plus rien, devront payer à même leurs fonds », dit-il.

 

Pour sa part, le chef de l’opposition officielle, Pierre Arcand, est d’avis que « nous n'en sommes plus uniquement à indemniser les gens. Il faut trouver des solutions logiques et permanentes ».

 

Le leader de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, demandera au président de l'Assemblée nationale, dès la fin de l'étude des crédits budgétaires, d'accorder un débat d'urgence sur le sujet.

 

Sa collègue Émilise Lessard-Therrien demande à la Commission de l'aménagement du territoire de tenir un mandat d'initiative « pour comprendre comment prévenir les inondations dans un contexte d'adaptation aux changements climatiques ».

 

Selon le chef du troisième groupe d’opposition, Pascal Bérubé, « on doit trouver des solutions durables pour faire face aux crues, qui s'annoncent de plus en plus importantes d'année en année ».

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