(LAG) Le gouvernement du Québec se conformera « dans les meilleurs délais » aux nouvelles recommandations de Santé Canada concernant la norme de concentration et les procédures d'échantillonnage du plomb dans l'eau potable. La norme de concentration maximale de plomb acceptable dans l'eau passera ainsi de 10 microgrammes par litre (µg/L) à 5 µg/L, a annoncé le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant.

 

Demandes aux municipalités

Dans ce dossier, le gouvernement demande aux municipalités du Québec d'élaborer un plan d'action afin de réduire la présence de plomb dans l'eau potable. Ce plan servira à « documenter la problématique » et à « y remédier », indique la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest. Les municipalités devront, entre autres, déterminer les secteurs où les résidences sont susceptibles d'avoir une entrée de service en plomb, évaluer la période nécessaire pour remplacer ces entrées et établir une priorisation des travaux. La Ville de Montréal a annoncé mercredi une bonification de son plan d'action à cet égard.

 

L'Union des municipalités du Québec se dit prête à collaborer dans l'élaboration de cette stratégie gouvernementale. La problématique demeure complexe, note l'UMQ, la responsabilité des conduites étant partagée entre les propriétaires privés, les institutions, les municipalités et les autres paliers de gouvernement.

 

Les municipalités « investissent déjà pour moderniser leur réseau d’aqueduc », affirme son président, Alexandre Cusson. Ce dernier parle de 8 milliards $ investis par les municipalités « dans leurs conduites d’eau, en collaboration avec les autres paliers de gouvernement », au cours des quatre prochaines années.

 

Eau de qualité

Réseau Environnement accueille positivement ces annonces, mais fera preuve de vigilance. Le plus important regroupement de spécialistes en environnement au Québec rappelle qu’il juge nécessaire de modifier la norme relative au plomb et la méthode d'échantillonnage dans le Règlement sur la qualité de l'eau potable.

 

L'eau au Québec est « de très bonne qualité », assure Lionel Carmant. « Toutefois, il demeure tout de même important de réduire autant que possible toute source d'exposition », convient-il. Des centaines de milliers d'analyses de la qualité de l'eau potable sont réalisées par des laboratoires agréés chaque année, rappelle de son côté le ministre de l'Environnement, Benoit Charette.

 

La présence de plomb provient principalement de la dissolution du métal qui se trouve dans les tuyaux, en particulier ceux de raccordement entre les maisons et le réseau municipal. Même si l’eau potable à la sortie des usines de traitement ne contient pas de plomb, les composantes physiques de la plomberie peuvent occasionner un problème de contamination.

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