(C.C.) Dans le cadre d'une interpellation, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, révèle ses intentions :

 « (...) Nous allons donc respecter ces engagements. C'est aussi simple que ça. Tout d'abord, il est important de rappeler que nous avons pris des engagements envers la population, particulièrement les aînés, les familles et pour nos enfants pour que ceux-ci réalisent leur plein potentiel. Pour respecter ces engagements, il nous faut dégager une marge de manoeuvre dans la gestion de l'État. Et cette marge de manoeuvre vient des mesures d'optimisation de certaines dépenses.

 

Nous souhaitons notamment réduire la bureaucratie et incarner un gouvernement près des gens, qui agit avec eux. Parce que nous avons une responsabilité envers eux, ils méritent un gouvernement qui est responsable et efficace dont la gestion, et je le disais tout à l'heure, est axée sur les résultats.

 

Pour en venir aux faits, le Conseil du trésor a transmis aux ministères lors de la préparation du budget des enveloppes préliminaires d'optimisation des dépenses pour l'année 2019‑2020. C'est un processus normal. Je tiens à préciser que ces enveloppes ont été déterminées de façon à respecter le cadre financier avec un équilibre budgétaire qui a été établi lors de la mise à jour économique de décembre dernier du ministre des Finances et qui permet de respecter nos engagements pour les années à venir. C'est d'ailleurs le même équilibre budgétaire pour 2019‑2020 qui est dans le rapport électoral du Vérificateur général l'an dernier.

 

Alors, j'ai trouvé un peu surprenant le titre de cette interpellation aujourd'hui. Quand le député de La Pinière (Gaétan Barrette du PLQ) nous traite d'irresponsables et nous demande d'utiliser les surplus de 2019‑2020, de quels surplus parle-t-il? Est-il seulement au courant que le rapport du VG fait état d'un écart à résorber de 800 millions $. On est très loin d'un surplus en 2019‑2020. On est dans un écart à résorber, c'est-à-dire un déficit de 800 millions $ pour arriver à l'équilibre budgétaire.

 

Alors, au contraire, ce qui serait irresponsable, ce serait de nous asseoir sur des surplus, peut-être temporaires de l'année en cours, et de miser trop rapidement sur ceux-ci pour nous retrouver dans les prochaines années, comme cela s'est produit trop souvent sous l'ancien gouvernement, à devoir nous serrer la ceinture et à en faire payer le prix aux familles québécoises pour les mauvaises raisons.

 

Il a donc été demandé aux ministères et organismes d'optimiser leur gestion administrative. Cela dit, il est tout simplement hors de question que les services à la population soient affecté de quelque manière que ce soit. Je tiens à réassurer les sceptiques qui pourront croire que nous agissons à l'improviste. Ce n'est vraiment pas le cas.

 

Pour le prochain exercice financier, nous avons ciblé des pistes de solution nous permettant de réduire les dépenses. La plupart relèvent d'ailleurs de la responsabilité du conseil. Et, croyez-moi, nous prenons la chose très au sérieux. Notre but est de générer une cible pour la première année, soit 2019‑2020, des économies de l'ordre de 400 millions $, mais un engagement sur quatre ans de 1,4 milliard $ pour respecter nos engagements.

 

Mais j'aimerais rappeler ce fait. Il faut mettre le 400 millions $ dans un contexte d'un budget de 100 milliards $ annuel. En fait, 400 millions $ équivalent à 0,40 $ pour chaque tranche de 100 $. Nous sommes, ici, dans le chirurgical (...). Alors, notre plan d'action, il est en quatre points. Nous avons parlé des dépenses en informatique, nous avons parlé des dépenses de la gestion des achats et nous avons déjà commencé à agir. Nous allons aussi travailler sur l'optimisation des ressources administratives et, en dernier lieu, la révision des programmes.

 

Au total, ce sont des économies de plus de 1,4 milliard $ qui sont recherchées pour les quatre premières années et, je le répète, sur un budget de plus de 100 milliards $ annuel. Et ce, c'est sans compter les mesures déjà identifiées dans le cadre financier visant à accroître les revenus qui sont sous la férule de mon collègue le ministre des Finances.

 

Ce que je peux néanmoins vous assurer dans l'immédiat, c'est que ces mesures ne seront jamais au détriment des Québécois. Les dépenses ne seront jamais au bénéfice d'intérêts spécifiques, et j'insiste, comme ce fut le cas avec les médecins ministres lors de la dernière négociation en 2018.

 

Au contraire de ce qui a été fait par le précédent gouvernement, nous nous assurerons, que chaque dépense gouvernementale, de conserver une marge de manoeuvre soutenable à long terme pour l'ensemble des Québécois. Je me fais un point d'honneur de veiller à ce que nous ayons un État plus performant que jamais, où l'intérêt de la population vienne en premier lieu.

 

Maintenant, en terminant, je rappellerais que notre gouvernement a été élu sur la base d'un changement. Pour livrer nos engagements envers la population et avoir un État plus performant, il faut faire les choses différemment. Premièrement, il ne faudrait surtout pas confondre optimisation des dépenses et compressions, car, je le répète, il n'est pas question de toucher aux services, et pour le prouver, nous avons déjà commencé à faire le lien entre les données opérationnelles et les dollars, et vous le verrez très bien dans le prochain livre des crédits.

 

Un État performant n'est pas étranger à un État au service des citoyens. Bien au contraire, cela va de pair. Mais, pour faire les choses différemment, il faut commencer maintenant. Les gens s'attendent à des résultats, et ces résultats-là, ils veulent que l'État soit imputable.

 

(...) Nous aurons une approche collaborative avec la fonction publique avec laquelle nous travaillons déjà de concert pour mettre en place ces changements et redonner à la fonction publique la fierté de travailler pour l'État. En somme, je suis convaincu que, grâce au projet que nous avons proposé, les gens seront fiers de travailler avec nous et de réussir notre plan sur les quatre prochaines années. »

(Extrait du Journal des débats du vendredi 15 février 2019)

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