(LCP) « L’autonomie municipale n’est pas un concept désincarné. Nous sommes ici pour rappeler que les municipalités sont les mieux placées pour agir lorsqu’il s’agit de leurs champs de compétence », indique le président de l'Union des municipalités dans le cadre de la consultation sur le projet de loi 2 resserrant l’encadrement du cannabis. Alexandre Cusson demande aux élus québécois comment ils réagiraient si Ottawa imposait ses règles au gouvernement du Québec.
 

L’UMQ recommande que les municipalités aient l’autonomie nécessaire, et ce en fonction de leurs spécificités locales, pour déterminer les lieux publics extérieurs c'est-à-dire, les rues, trottoirs, parcs, où la consommation de cannabis serait permise ou interdite. Les municipalités affirment qu'il s’agit de l’exercice normal de leur compétence en matière de maintien de la paix et du bon ordre dans l’espace public.
 

Aussi, Québec devra respecter les compétences des gouvernements de proximité en matière d’aménagement du territoire et leur laisser la possibilité de déterminer, avec les dirigeants de la Société québécoise du cannabis, les lieux les plus appropriés pour l’établissement des points de vente de ce produit en fonction de la réglementation municipale en vigueur.

 

L’UMQ rappelle également que le gouvernement doit respecter son engagement de partager les revenus liés à la vente du cannabis avec les municipalités. On estime que 20 millions $ ont été annoncés dans le budget 2018-2019 sans que les municipalités en voient la couleur.

 

Dans la même logique, l’UMQ réitère aussi sa demande que l’entente de deux ans, survenue entre le gouvernement fédéral et les provinces sur le partage de la taxe fédérale d’accise, soit pérennisée afin que les municipalités puissent recevoir leur juste part des revenus fiscaux provenant de la vente du cannabis.

 

Montréal

De son côté, la mairesse Valérie Plante juge le P.L 2 inapplicable à Montréal. Elle réclame que sa ville soit exclue de l'obligation d'appliquer l'interdiction de fumer du cannabis dans les parcs et voies publiques. Elle préfèrerait que l'interdiction de fumer du pot se colle à l'interdiction de fumer du tabac, deux substances dont la consommation est bel et bien légale, rappelle la mairesse.

 

Les neurologues

Par ailleurs, la neurologue Arline-Aude Bérubé, de l'Association des neurologues recommande au ministre Lionel Carmant de retarder la consommation du cannabis le plus tard possible. La substance est nocive pour le cerveau, peu importe l'âge de son usage, et même lorsque consommée de façon occasionnelle. Les études démontrent que la légalisation dans les sociétés où elle a eu lieu provoque une banalisation de l'usage.

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