La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a présenté hier son plan de « transformation majeure » des services en matière d'hébergement et de soins de longue durée. Les « maisons des aînés » et les « maisons alternatives » comprendront des unités de vie regroupant douze résidents partageant des caractéristiques et des intérêts similaires. On y retrouvera des chambres individuelles climatisées, plus grandes avec salles de bain privées, des espaces communs pour y réaliser des activités et d’autres espaces pour les proches aidants.

 

« Ce seront de vrais milieux de vie, plutôt que des milieux d'hospitalisation, dit la ministre Blais. Concrètement, ça veut dire qu'on ne verra plus un poste d'infirmier au bout d'un long corridor avec du matériel médical. Quand les résidents vont sortir de leur chambre, ils ne sortiront plus dans un corridor aux allures d'hôpital. Ils vont sortir dans des espaces apaisants, conviviaux, à l'image d'une véritable maison. »

 

Le plan inclut aussi la transformation de 2 500 places de centre d'hébergement et de soins de longue durée. Des CHSLD seront rénovés et d'autres seront reconstruits afin d'offrir aux résidents des milieux de vie modernes, fonctionnels et centrés sur leurs besoins. Ces travaux représentent un investissement total de plus de 2,6 milliards de dollars.

 

Maisons des aînés et maisons alternatives

Les maisons des aînés accueilleront les personnes âgées en perte d'autonomie modérée, qui seront accompagnées jusqu'à une perte d'autonomie majeure. La ministre a confirmé la création de 2 600 nouvelles places d'ici 2022. Les maisons alternatives seront dédiées aux adultes de moins de 65 ans qui ont des besoins spécifiques.

 

La Société québécoise des infrastructures agit à titre de gestionnaire de projet. Les projets de construction liés aux nouvelles places seront tous autorisés d'ici mai prochain.

 

Réactions

Présent lors de l'annonce, le Réseau FADOQ salue les investissements annoncés. « Des gestes concrets sont finalement posés afin de rehausser la qualité de vie des aînés et de respecter leur dignité », souligne sa présidente, Gisèle Tassé-Goodman. « La volonté du gouvernement est tangible, mais on espère que le tout se concrétisera pour 2022 », considérant le vieillissement de la population.

 

L'Association des retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec et l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic se réjouissent de l'annonce, mais se questionnent sur le risque de voir naître deux classes de personnes hébergées. L'Association des établissements privés conventionnés (AEPC) est satisfaite de l'annonce, y voyant « une vision résolument novatrice et moderne », dit sa directrice générale, Annick Lavoie.

 

L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées accueille aussi favorablement l’annonce de la ministre Blais. «Nous nous devons d’axer davantage notre approche envers les aînés vers des soins encore mieux adaptés à la personne et surtout développer une véritable culture d’accompagnement de l’humain à toutes les étapes de sa vie », dit la présidente nationale de l’organisme, Judith Gagnon.

 

Pour la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec, « la vision est porteuse d'une amélioration des droits ». Par contre, avec la rareté de la main-d'œuvre et des établissements qui n'appliquent pas les politiques, l'organisme a des réserves « non sur la pureté de l'intention, juste sur son réalisme ». 

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